« (...) le socialisme triomphera sous la forme du socialisme d'État. La bourgeoisie, au lieu de s'opposer aux progrès de ce dernier, le favorise autant qu'il est en son pouvoir. Chacun tâche de happer un morceau du budget, les citoyens ne voient dans les administrations de l'État, des provinces et des communes que des instruments pour se dépouiller les uns les autres. Quelqu'un voudrait-il s'en abstenir qu'il ne pourrait pas. Toutes les fois que les citoyens se sont réunis dans le simple but de résister à une spoliation dont ils étaient les victimes, ils ont échoué. Quand, au contraire, ils se réunissent pour obtenir leur part du gâteau, le succès couronne assez généralement leurs efforts. C'est la fable du chien qui portait le dîner de son maître. (...) Tant que subsistera le sentiment qui porte les hommes à s'entre dépouiller au moyen des administrations publiques, les budgets augmenteront, jusqu'à ce qu'enfin, ils produisent la ruine des peuples et qu'un gros dogue prenne la place de cette meute affamée. Il mangera pour quatre, mais il pourra encore y avoir économie, s'il empêche de dévorer ceux qui mangeaient pour huit.Pareto écrivait cela en 1899, aujourd'hui rien n'a changé !
En tout cas, étant donné l'état actuel des choses, je ne crois pas que les progrès du socialisme d'État puissent s'arrêter. Si vous relisez Taine, vous serez frappé de l'analogie entre l'état d'esprit des classes dirigeantes, à la fin du XVIIIè siècle, et leur état d'esprit présent. Ces classes sont en train de se suicider maintenant comme elles se suicidèrent alors. C'est une immense veulerie de gens qui savent, à n'en point douter, qu'on veut les dépouiller et qui, au lieu de résister, chantent les louanges de la "solidarité", de la "morale sociale", qui est à proprement parler l'injustice et l'iniquité. Tous ces beaux discours ne les empêchent pas, d'ailleurs, de donner le mauvais exemple et de tâcher de spolier ceux qui, un jour, les spolieront à leur tour. »
A côté de cela, on doit sourire quand on lit un grand entrepreneur français, dont l'entreprise qui porte son nom a grassement vécu de la manne étatique (Olivier "citizen" Dassault dans Valeurs Actuelles), fulminer (à juste titre il faut le reconnaître) contre l'inertie de ses compagnons politiques :
Non seulement la France détient le record de la pression fiscale et sociale sur les entreprises, mais elle cumule toutes les catégories d'impôts et de cotisations sur les particuliers, locaux et nationaux, sur le revenu, les plus values et le capital. Et ce, la plupart du temps, avec effet rétroactif. Si jamais les entreprises réussissent, malgré cela, à faire des bénéfices, des voix s'élèvent pour réclamer de nouveaux prélèvements afin de les punir de leur insolent succès…Etrange cécité : il condamne les prélèvements, mais se garde bien de mettre en cause la "solidarité" et la "justice sociale" évoquées par Pareto, qui en sont l'autre face. Encore moins la sécurité a-sociale qui est la cause principale des maux du pays...
L'école est à l'image de la société. Elle a cessé de glorifier ses bons élèves en supprimant la distribution des prix et prétendument pour ne pas aiguiser les jalousies. De même que l'Etat a gonflé et multiplié les impôts pour niveler par le bas les réussites sociales. Résultat, les déficits se creusent et les premiers de la classe s'en vont!
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